Il y a 3 ans aujourd’hui, le 18 juin 2010, un jeune homme beau comme un ange, à qui tout avait toujours souri dans la vie, se jetait par la fenêtre de sa chambre d’hôtel et sa mort brutale envoyait une onde de choc à tout son entourage. Il avait une famille qui l’aimait, des projets, de l’argent… Seul un récent chagrin d’amour avait laissé un voile sur sa vie mais ne guérit-on pas facilement de ce genre de choses à 22 ans, surtout quand d’autres, toutes plus jolies les unes que les autres, rêvent de prendre la place de la partante ?
Bien sûr il était Bélier Ascendant Bélier, avec Jupiter à l’Ascendant et Mars au Milieu du Ciel en Capricorne : ce genre de configuration n’incline pas à prendre son temps quand une décision est à prendre. De l’idée à la réalisation, le passage à l’acte est forcément rapide. Oui mais… Pourquoi se tuer ?? Question taraudante que ses proches doivent toujours se poser. Par pudeur, pas peur de céder au fatalisme, j’avais refusé de voir ce que j’avais entraperçu dans ses transits le jour de sa mort. Et pourtant, quelle chape de plomb devait peser sur ses épaules à ce moment… Terrible et brutale prise de conscience de l’absolu désespoir qui devait être le sien à ce moment. Il n’avait effectivement absolument pas besoin d’une raison objective pour faire ce qu’il a fait.
A cet âge, ce jeune homme vivait une double quadrature, comme tous ceux de sa génération : première quadrature d’Uranus et seconde quadrature de Saturne. Des aspects dissonants qui peuvent pousser à la révolte et éventuellement à la violence mais, à cause du contexte du thème, ces transits résonnaient de manière assourdissante. De plus et surtout, tous, absolument tous les autres transits dessinés dans son thème natal étaient aussi dissonants, semblant se liguer pour l’empêcher de respirer.
– Dans ce thème Saturne et Uranus étaient conjoints à la naissance en Capricorne, proche du Milieu du Ciel. Or le 18 juin, Pluton transitait cette conjonction ! Il créait ainsi un climat extrêmement sombre, où l’individu n’a plus l’impression d’être maître de son destin. En passant sur Saturne et Uranus, Pluton réactivait le carré au Soleil présent dans le thème natal. Un aspect de gravité et de sérieux qui devait prendre à ce moment un tour obsédant.
– Au même moment, Jupiter et Uranus transitaient ensemble le Soleil natal en Bélier. Le carré Soleil-Saturne de naissance se trouvait donc assailli des deux côtés en même temps, comme pris en tenailles : la puissance phénoménale de cette association de Jupiter et d’Uranus faisait écho au caractère destructeur de Pluton, occultant complètement la lumière du Soleil natal. D’ailleurs, ce 18 juin, le Soleil faisait un carré au Soleil natal. Le Moi était réduit en cendres, au propre et au figuré.
– Mars était en opposition à Mercure natal et Mercure était en carré avec lui-même : la raison était impuissante à contrecarrer une action aussi violente que celle qui se préparait.
– Vénus faisait un carré à Pluton et Jupiter natals : ajoutant de la démesure aux envies qui pouvaient naître.
– Neptune faisait un carré à la Lune natale : avivant la sensibilité, en particulier à tout ce qui peut émaner de l’élément féminin.
– Et comme si tout cela ne suffisait pas, l’axe des Nœuds de la Lune se superposait à l’axe Fond du Ciel/Milieu du Ciel. En clair, jamais la question « D’où je viens ? Où vais-je ? » ne s’était posée avec tant d’insistance.
Qu’aurait-il fallu pour qu’il puisse voir une lumière au fond du couloir ? Pour qu’il accepte d’attendre un peu que ce ciel si obstinément chargé se dégage ? Un rien sans doute, un hasard… que le destin n’a pas mis sur sa route.
Tchao à l’étoile qui brille désormais de très haut…
De la Lune à Pluton 