Marion Bartoli : sa retraite saturnienne

Le billet précédent parlait des transits de Pluton : la révérence tirée soudainement le 14 août dernier par la joueuse de tennis n°1 en France, Marion Bartoli, donne l’occasion d’en donner un exemple concret. Parce que ce qui est intéressant dans cet événement, c’est évidemment de regarder ce qui a précédé. Bartoli CIncinatti

Avant de parler de sa décision, disons d’emblée que cette jeune femme a un thème étonnant : avec Soleil et Mercure en Balance plus un Ascendant Gémeaux, Marion est très marquée par l’Air, l’élément qui nous pousse le plus à entrer en relation avec les autres, même s’il s’agit ici de se mesurer à eux (Mars et Jupiter sont en VII, la maison analogue à la Balance : en bonne place pour se battre en duel !).

Marion Bartoli : née le 2 octobre 1984 à Puy en Velay (21h15)
Marion Bartoli : née le 2 octobre 1984 à Puy en Velay (21h15)
source : Marc Brun (http://www.fdaf.org)

De plus, toutes ses planètes natales sont situées à l’Ouest du thème. Le fait que le thème « penche » ainsi complètement vers le Descendant montre un évident besoin d’obtenir l’approbation des autres avant de s’accorder une valeur à soi-même. Gagner des matches, c’était plus qu’une carrière sportive pour Marion, c’était sa raison de vivre. Pas vraiment étonnant qu’elle ait accepté si longtemps d’avoir son père comme entraineur.  « Si Papa est content, c’est que je le vaux bien ».

Bien sûr, cela n’empêche pas Marion d’être bien la « battante » décrite partout : Mars en Sagittaire pour l’énergie, conjoint à Jupiter en Capricorne pour la ténacité, avec Neptune au milieu des deux pour tendre vers un idéal le plus élevé possible, tout ça lui a permis de se hisser au niveau des dix meilleurs joueuses mondiales. Et de gagner Wimbledon en 2013, concrétisant ainsi son objectif de remporter un tournoi du Grand Schlem. Bartoli Wimbledon 13

Si ce n’était pas suffisant, sa résistance physique et son acharnement (son côté « je serre les dents, je serre les poings ») paraissent fortement favorisés par son amas de planètes en Scorpion : Saturne, Vénus et Pluton conjoints. Impossible d’avouer qu’on souffre avec un tel amas. Ou alors la souffrance devient un moteur… tant qu’il y a de l’énergie pour faire tourner le moteur.

De 2007 à fin 2011, l’énergie venait des profondeurs : Pluton transitait son amas en maison VII : d’abord sur Mars, puis sur Neptune et enfin sur Jupiter. Cinq ans où Pluton la stimulait pour relever tous les défis, l’obligeait à respecter ses contrats (qui dit Soleil Balance et maison VII met l’accent sur cette notion de contrat vis-à-vis de soi-même ou des autres). C’est justement la période où elle a atteint ses meilleurs classements. Quand Pluton est sorti de sa maison VII, elle aurait pu se relâcher, envisager une nouvelle façon de vivre sa relation aux autres, de manière plus paisible peut-être.

Mais elle a continué 18 mois de plus : impossible de ne pas remarquer qu’en 2012, un autre transit majeur prenait le relais : celui de Saturne sur son amas en Scorpion, en commençant par Pluton natal, comme par hasard. Saturne, c’est le sens du devoir : « je ne lâche rien, j’enferme tout à l’intérieur, je tiens bon et je ne perds pas de vue mon objectif ». Après Pluton, Saturne est passé deux fois sur Vénus natale, maîtresse de son Soleil Balance. Ce transit a forcément mis l’accent sur la manière de faire cohabiter plaisirs et affirmation de sa féminité dans une vie consacrée à l’entraînement et aux tournois. La première fois (en octobre 2012), Saturne a forcément posé le problème : « comment continuer à supporter les contraintes imposées » ? La deuxième fois (en avril 2013), la réponse envisagée a pu être : « partir avant de craquer ». Puis arrive enfin le succès de Wimbledon suivi de la défaite sévère face à la roumaine Simona Halep à Cincinnati, soit une brusque retombée en enfer. Fini de jouer les prolongations ; lors de la conférence de presse, Marion Bartoli envoie tout promener (il paraît que même son père n’était pas prévenu !) et répète en boucle : « Mon corps ne peut plus assumer ça (…) J’ai juste tout donné, tout ce que j’avais au plus profond de moi pour y arriver, et maintenant c’est mieux pour moi de tranquillement partir et de faire autre chose plutôt que de souffrir autant sur le terrain ».

Saturne passera une 3ème et dernière fois sur Vénus en septembre 2013, histoire de vérifier si la solution choisie est la bonne. Si Marion ne nous fait pas un come back en septembre, c’est qu’elle ne reviendra plus, je prends les paris.

Le 2 octobre, Marion aura 29 ans et comme par hasard, Saturne reviendra à sa place natale peu après, en novembre. En entrant dans sa 30ème année, la joueuse boucle donc le premier cycle de Saturne, se prépare pour une nouvelle vie et décide de jouer la carte de l’autonomie, en sortant du circuit trop bien tracé depuis des années. Elle a besoin d’air Marion, qu’elle respire enfin à l’air libre sans stress ni pression !

Les transits de Pluton sont rarement anodins

Qui lit ce blog ? Question passionnante, en tout cas pour l’auteur !
Merci à WordPress de me donner la possibilité de savoir à partir de quels mots clés des personnes sont venues s’égarer ici. Avec le recul (et oui bientôt 2 ans quand même…), je suis frappée d’une chose : beaucoup de visiteurs s’interrogent à propos de Pluton, cette planète indignement rangée dans la catégorie des « naines » par les experts de l’Union astronomique internationale en 2006, sous prétexte « qu’elle n’a pas dégagé le voisinage autour de son orbite ». pluton-charonPeu importe, la planète la plus excentrée de notre système solaire fascine ceux qui s’intéressent à l’astrologie : « Pluton en Scorpion », « Pluton sur le Soleil natal », « Pluton conjoint Mars », etc. Voici quelques uns des sujets qui intéressent beaucoup de monde…

Curiosité qui n’est pas si étonnante quand on sait que Pluton nous parle de notre part d’ombre, de nos valeurs instinctives, de recherche d’authenticité et des métamorphoses susceptibles de s’opérer en nous. Ce n’est pas une mince responsabilité pour un « objet mineur du système solaire », comme disent les astronomes.

Tout ceux qui plongent dans l’astrologie le savent : les transits de Pluton font souvent peur, à tort ou à raison. A raison, parce qu’un transit de Pluton peut nous transformer radicalement : c’est un peu comme Attila, rien n’est pareil après son passage ! A tort parce que Pluton nous pousse à nous débarrasser de l’inutile, à aller vers la dépossession plutôt que de s’accrocher à nos peurs. « Pluton nous fait balayer la cave avant d’aller vers la lumière » : jolie phrase entendue qui résume bien le sujet. Si nous acceptons de remettre en question ce qu’il nous met sous les yeux et que l’on surmonte la crise, bien des abcès peuvent être percés et une période de régénération fondamentale peut commencer ensuite.

Système solaireEvidemment, il faut être endurant et patient pour accompagner les changements demandés. Rappelons que la position lointaine de Pluton implique une révolution très longue : 248 ans. Aucun de nous n’en expérimente donc tous les aspects au cours d’une vie humaine. Suivant sa position par rapport au Soleil, cette planète met 10 à 20 ans pour traverser chaque signe du zodiaque ! Autant dire qu’elle marque des générations entières (ex : la génération Y avec Pluton en Scorpion) et qu’on a le temps de la « sentir passer » quand elle vient occuper un point clé de notre thème.

Un transit à un des quatre points cardinaux du thème peut cependant produire des choses très différentes. Lorsque Pluton dépasse le Descendant, c’est l’occasion de changer sa relation aux autres. Si Pluton s’installe au Milieu du Ciel, il peut nous aider à transformer notre rôle social. Au passage sur l’Ascendant, Pluton libère parfois d’un carcan qui emprisonnait le vrai Moi. Et après un transit au Fond du Ciel, il peut encourager à couper certaines racines un peu trop pesantes … (Bilan personnel du passage au Fond du Ciel : divorce, changement de région, de travail, d’amis, etc. Au final : un mal passagèrement douloureux pour un bien durable !).

Avis à ceux qui ont une planète natale ou un angle de leur thème à 9° du Capricorne : Pluton a atteint ce degré en février 2012 : avec le jeu des rétrogradations, il continuera d’exercer son influence dans cette zone jusqu’en novembre 2013. Encore quelques mois pour vivre une renaissance post-plutonienne !
La tendance est au « slow » de toute façon : slow food, slow city, slow life, slow sex… Prendre son temps pour changer en profondeur, c’est la clé, tout le monde le dit.

PS Pour ceux qui voudraient réhabiliter Pluton, le Club Inutile a lancé une pétition…pluton naine